Plus de 20 millions d’électeurs – 15% de la population à pris part aux élections de 2014 – ont déposé leur bulletin à l’aide d’un dispositif de vote avec identification biométrique, a annoncé le Tribunal électoral supérieur («TSE») le mercredi 20 Août.
On peut trouver cette technologie dans 762 municipalités, parmi lesquelles 15 capitales d’Etat. Les dispositifs utilisent les empreintes digitales des électeurs afin d’authentifier leur identité.
“C’est le processus existant le plus sûr», a affirmé le Secrétaire TSE IT Giuseppe Janino. Il affirme que le but de l’utilisation de la biométrie est de réduire l’intervention humaine dans le processus électoral, autant que possible, en augmentant la vitesse et en minimisant le risque d’erreurs et de fraudes par la suite.
“Il n’existe pas de système parfait, mais l’identification biométrique est nettement plus sûre et plus précise que l’identification habituellement pratiquée», ajoute t-il.
Selon Janino, le but premier de l’intégration d’un système biométrique n’est pas le décompte rapide des voix, mais plutôt la réduction des risques de fraude. “Le processus d’identification sert à empêcher un individu de se faire passer pour un autre», explique t-il.
Toutefois, il subsiste quelques failles dans l’utilisation de la biométrie pour les élections. Le professeur Pedro Antonio Dourado de Rezende, du département d’informatique de l’Université de Brasilia, prévient effectivement qu’il existe encore quelques erreurs.
“Toutes les méthodes biométriques reposent sur une technique basée sur la probabilité qui implique la reconnaissance de formes et correspondant à un modèle comparé avec celui présenté. Ils sont donc sujets à erreur. Une fois généralisée, comme c’est le cas au Brésil, ces erreurs deviennent inévitables, et se produisent à un taux prévisible », explique le professeur.
Rezende précise que chaque fois que le lecteur optique ne parvient pas à identifier une empreinte digitale, c’est l’assistant qui prends le relais en utilisant les documents des électeurs, avec un code spécial, pour débloquer le dispositif de vote.
Selon lui, cela peut entraîner une violation de la sécurité. “Les gens malintentionnés seront toujours en mesure d’utiliser le code pour débloquer la machine et voter à la place de l’absent, en fin de journée électorale, par exemple,” soutient-il.
Pour le professeur Luís Kalb Roses, de l’Université catholique de Brasilia, le problème peut être résolu grâce à la mise en place d’audits pendant le processus électoral en s’assurant que le système utilisé est certifié conforme.
«La biométrie est une solution technologique dont le but est l’authenticité. Maintenant, l’équipement sur lequel vous placez le pouce est une chose, et le processus qui compare votre empreinte digitale avec la base de données est une autre. Il est donc indispensable que ce processus de vérification soit pleinement opérationnel. C’est pourquoi il est important de tenir des audits le plus souvent possible », souligne-il.
Néanmoins, le professeur Kalb affirme que la biométrie est une “excellente option pour identifier les utilisateurs », et ajoute que «la biométrie fait partie intégrante d’une solution de sécurité globale mais qu”elle ne peut à elle seule garantir la sécurité de l’ensemble du processus.”
Le TSE a déclaré que l’identification biométrique a déjà fait l’objet de plus de 20 tests de fonctionnement depuis 2008 – introduction de la biométrie lors d’une élection – les tentatives de reconnaissance infructueuses ont été analysées afin de tester la qualité à la fois du logiciel de vote et du matching des empreintes digitales.
Le TSE rapporte dans les derniers sondages que le taux de non-reconnaissance était d’environ 4%.
Cependant, même là où les dispositifs ont été mis en place, les électeurs doivent être munis d’un document officiel avec leur photo. Cela peut-être leur carte d’électeur ou leur carte d’identité.